Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

tous ensemble pour une vraie gauche

Archives
1 juin 2005

ça va déménager

ce site indépendant va déménager vers:

http://lagauche.canalblog.com

tous ensemble sans exclusive .

toutes les opinions,stratégies pour une alternative de gauche anti-libérale  et toujours en musique!!!!

Publicité
1 juin 2005

8,5 millions pour le non de gauche

republique21mai2005_21

on peut estimer le vote pour le non de gauche à 30% (55% des 55%)soit environ 8,5millions de voix.

malgré ce que l 'on entend,le vote souverainiste représente environ  25% de l'électorat (environ 7 millions  voix).voici mes sources
30 mai 2005 - Le triomphe du Non avec 3 millions de voix d'avance, dans le référendum le plus mobilisateur depuis 1969, n'est pas simplement celui d'une France tentée par les extrémismes de tous bords Le sondage Ipsos-Le Figaro réalisé le jour du scrutin présente un Non qui traverse toutes les catégories de la population, et plus particulièrement les classes populaires et moyennes, ou les salariés, du public comme du privé. Au sein du Non, le vote des proches de la gauche parlementaire pèse 49%, contre 19,5% pour les sympathisants de l'extrême-droite, et 6% pour les proches de l'extrême gauche.
31 mai 2005

ET MAINTENANT…

euroaffappel1223

30 MAI 05. Le Cactus Républicain/La Gauche ! communique :

« Alors, quand est-ce qu’on le crée, ce vrai grand parti de gauche ? » Qui n’a pas entendu cette demande lors de nos réunions ? Pour certains de nos amis, cela passe par l’intérieur du Parti Socialiste, qu’il faudrait « gagner à gauche » lors de son congrès annoncé. Pour d’autres, par une force unitaire allant, en gros, de la gauche du PS à la LCR et passant par ATTAC, les républicains de gauche non souverainistes, la minorité des Verts, mais est-ce bien la minorité aujourd’hui ?, les radicaux républicains (ce qui va bien au-delà d’un improbable « pôle de radicalité », incapable à nos yeux de proposer des perspectives crédibles pour les échéances, y compris électorales qui nous attendent). Les propositions de Marie-Georges Buffet et de certains membres de la Fondation Copernic et de l’appel des 200 vont dans ce sens. Ces perspectives ne sont cela dit pas incompatibles, mais les énergies ne sont pas infinies.

João Silveirinho

30 mai 2005

Lettre d'un citoyen pour l'après 29 mai.

Le 30 Mai 2005 : La Gauche a rendez vous avec son Histoire !

En ce dimanche 29 Mai, la Gauche s’apprête à vivre l’affirmation de son renouveau. Ce référendum a été un souffle, un vent venu attiser des braises de révoltes et les à raviver. Partout, spontanément, des collectifs, des comités locaux de citoyens et des actions individuelles isolées, se sont mis en place et ont pris forme. Tous horizons confondus, dans la grande diversité des héritages et des familles politiques. Et cela est la plus grande vérité à retenir. Car pour la première fois depuis de nombreuses années, le citoyen de Gauche a repris son destin en main. C’est parce qu’il a su se réapproprier l’acte politique quotidien qu’aujourd’hui des millions de citoyens sont ce souffle immense sur le point de traverser l’Europe.

Encore une fois, la France a rendez vous avec l’Histoire parce qu’elle sait dire non. Et c’est dans le cœur tous les citoyens de Gauche que ce non se dresse, trouve sa force et sa puissance.

Une erreur historique a été commise par les dirigeants socialistes et écologistes, en pactisant et en se soumettant, depuis de longues années, au libéralisme dans le calcul du pouvoir. La Gauche a souffert, dénaturée, démembrée qu’elle fut par ces dérives centristes lénifiantes. Mais la Gauche existe encore. Malgré eux, elle a survécu. Et aujourd’hui, avec la preuve la plus éclatante, cette Gauche affirme avec force que son noyau et sa source ne sont pas dans une dérive centriste ; ils ne sont pas dans ce pacte passé avec le libéralisme.

Après le 29 Mai 2005, il faudra non pas reconstruire, mais bien construire et édifier une nouvelle Gauche sur toutes les forces qui ont su, dès le départ, alerter et se mobiliser contre ce que cette constitution représentait. La force de la Gauche, ce sont ces femmes et ces hommes qui se sont unis, dans les quartiers, dans les campagnes, au-delà des craintes, des rancœurs qui divisent, des rivalités claniques. Le noyau de la Gauche doit s’élever sur la base de ce qui a été créé face à cette constitution libérale. C’est parce qu’il s’est constitué que ce terreau humain porte l’espoir d’une Gauche puissante et alternative. Ce réseau humain est cet espoir. L’exclusion d’une seule des forces de ce réseau anti-libéral serait l’erreur historique de cette Gauche  qui est à venir : du poison dans un terreau de vie. Car tel est aujourd’hui le défi de tous : retourner l’énergie d’opposition à une constitution libérale en des forces propres à broyer les rancœurs et les divergences entre les acteurs politiques qui sont véritablement de Gauche.

C’est un appel lancé à tous les acteurs, du simple citoyen apolitique au dirigeant des partis de cette Gauche anti-libérale : des femmes et des hommes se sont rassemblés ; et là, côte à côte, ont collaboré tous les héritages politiques : altermondialiste, trotskiste, socialiste, communiste, anarchiste, écologiste, avec pour seul et unique lien le désir de dépasser les clivages. Tous ne souhaitent que poursuivre. A vous, dirigeants, de savoir faire de même ! A votre tour de savoir retourner l’énergie d’opposition à une Europe libérale en une énergie d’union et de complémentarité… tous « Unis dans la diversité » ! L’Europe sociale anti-libérale trace l’avenir de la Gauche.

Tous ceux qui se sont éloignés vers des rivages centristes ont tourné le dos à cet esprit fabuleux qui habitait Jaurès. S’ils souhaitent revenir, place doit leur être faite. Mais sous aucun prétexte, la venue de quiconque ne doit être conditionnelle à la mise en péril de ce noyau. Car si d’aventure, certains initiateurs de ce terreau humain devaient être exclus dans le but de faire place à ceux qui, depuis de longues années, se sont ouvertement battus en faveur du libéralisme sous l’étiquette de la Gauche, alors c’est vous, dirigeants des partis de Gauche, qui briseriez l’espoir. Alors c’est vous qui commettriez une erreur historique !

Tel est le message que vous adressent ceux qui se sont battus : un terreau exceptionnel est né ; tous doivent à présent travailler et œuvrer à le préserver pour que tout un chacun puisse s’y cultiver. Car c’est dans cette terre que se trouvent les fondations de la Gauche.

Guillaume, citoyen de France.

30 mai 2005

victoire!!

une_site

victoire!!!

maintenons  et élargissons l'unité autour de l'appel des 200.

Publicité
27 mai 2005

Propositions pour une relance européenne

Proposé par Pierre Carassus, Eric Coquerel, Pierre Cours-Salies, François Delapierre, Monique Dental, Jean-François Gau, Elisabeth Gauthier, Raoul-Marc Jennar, Jean-Louis Le Bourhis, Pascale Le Neouannic, Marc Mangenot, Roger Martelli, Roland Mérieux, Alain Obadia, Michel Rousseau, Louis Weber

Premiers soutiens : Paul Ariès, Clémentine Autain, Etienne Adam, Hamida Bensadia, Jean-Jacques Boislaroussie, Jean-Christophe Bonté, Bernard Cassen, Marylène Cahoue, Annick Coupé, Claude Debons, François Dufour, Olivier Frachon, Jean-Luc Gonneau, Bernard Guibert, Pierre Khalfa, Claude Michel, Jacques Nikonoff, Christophe Rameaux, Yves Salesse, Claire Villiers, Francis Wurtz

Une majorité en France de « Non » serait une chance pour une Europe aujourd’hui engoncée dans le libéralisme. Un « Non » de la France obligerait en effet à un véritable débat de fond, jusqu’alors occulté, sur l’Europe que l’on peut vouloir construire.

Dans le cadre de ce débat, nous avons voulu soumettre dès maintenant quelques pistes de travail et de réflexion, qui s’ajoutent à d’autres déjà venues dans la campagne. Ce n’est pas un programme tout ficelé, traitant de tout, qu’il suffirait de ratifier, comme le fait sans vergogne le texte de la Constitution. Nous avançons ici quelques hypothèses générales et un ensemble de dispositions concrètes dont la plupart sont portées, depuis des années, par le vaste mouvement de contestation du libéralisme qui traverse notre continent. Tout n’est pas réglé, loin de là, pour engager l’Europe sur de nouvelles bases. Il nous semble toutefois que, d’ores et déjà, les propositions que nous suggérons constituent une base solide de travail.

Notre optimisme est raisonné. Nous savons que le vote du 29 mai ne suffira pas à régler magiquement tous les problèmes. Nous savons que seule une forte mobilisation politique et sociale permettra d’avancer vers des progrès significatifs. Mais nous sommes aussi convaincus que la force du « Non » contribuera à cette dynamique. Elle le fera d’autant plus qu’il sera capable d’exprimer avec force l’exigence et la possibilité d’une transformation démocratique de notre continent. Nos propositions sont donc soumises au débat que la dynamique du « Non » met à l’ordre du jour et que son succès ne manquera pas d’élargir. Elles ne sont pas à prendre ou à laisser ; nous sommes sûrs que la discussion ouverte dans notre pays et l’apport des autres peuples européens les modifieront. À nos yeux, elles ont pour seul but de servir de support à une création à venir. Nous sommes divers, par nos sensibilités, nos cultures et nos pratiques. Nous ne laisserons pas cette diversité au vestiaire. Notre contribution commune montre toutefois qu’il est possible d’avancer ensemble, dès l’instant où l’on adopte le parti pris d’un antilibéralisme conséquent et d’un esprit démocratique affirmé.

Si le « Non » l’emporte...

Propositions pour une relance européenne

La victoire du « Non » est considérée comme une hypothèse sérieuse. Que se passera-t-il si elle advient ? L’immobilisme et le chaos, disent de nombreux partisans du « Oui ». Absurde ! Si le projet de traité est repoussé, il n’y aura aucun vide institutionnel. En tout état de cause, que la majorité revienne au « Oui » ou au « Non », les traités en vigueur s’appliqueront jusqu’à la fin 2006, et même jusqu’en 2009, voire même... 2014. Voilà qui laisse le temps de reconstruire, sur des bases claires et solides. Car si le « Non » l’emporte, une renégociation deviendra nécessaire. La nécessité et la possibilité s’ouvriront de débattre. Non pas dans les coulisses opaques des tractations entre gouvernants, non pas dans le cercle discret de quelques experts triés sur le volet, mais au grand jour, publiquement, de façon transparente. La victoire du « Non » signifiera le rejet de politiques depuis trop longtemps marquées du sceau d’un libéralisme arrogant. Elle s’inscrira dans la continuité des mobilisations sociales de ces dernières années. Il faudra alors en tirer les conséquences : des mesures immédiates corrigeront ce que les politiques suivies ont de plus intolérable. Elles amorceront une réorientation fondamentale de la construction européenne, qui devra se mener à la fois sur le terrain des institutions et sur celui des politiques économique, sociale et environnementale. Cette réorientation renforcera l’équilibre et la cohésion de l’Union. Elle créera les conditions les plus favorables pour réussir l’élargissement sans dumping social et sans destruction des acquis sociaux. Sur quoi débouchera ce vaste débat démocratique ? Le cadre général de l’Union sera redéfini ; il se substituera à celui défini par les traités en vigueur jusqu’à ce jour. La discussion sera engagée sur les grandes lignes d’une politique économique et sociale affranchie du carcan libéral qui la régit aujourd’hui. Une élaboration enfin démocratique, mobilisant activement les citoyennes et les citoyens, aboutira à des propositions institutionnelles qui seront soumises à ratification par voie de référendum. De la sorte, l’expression populaire directe permettra de réaliser ce qui apparaîtra comme un véritable processus constituant. Au cœur de cette réorientation sera placée une nouvelle Charte des droits, cette fois démocratiquement élaborée. Son application sera impérative dans tous les territoires de l’Union. Elle se fondera sur des principes que l’actuelle Charte ne satisfait en aucune manière :

• La recherche de normes communes doit conduire l’Europe à rechercher une convergence par le haut, permettant un renforcement des protections juridiques accordées aux travailleurs, et non pas à s’aligner sur le plus petit dénominateur commun aux législations nationales.

• Le principe de non-régression doit le garantir : aucune mesure européenne ne pourra remettre en cause les droits sociaux et fondamentaux reconnus par telle ou telle législation nationale.

• La coopération, la solidarité et la définition démocratique des besoins et des droits sociaux doivent, seules, être des objectifs et des normes supérieures de l’Union. Ni la concurrence ni le libre-échange n’occuperont cette place prépondérante.

Dix mesures immédiates

Immédiatement, nous nous mobiliserons pour que les institutions de l’Union et celles des États membres adoptent les dix mesures suivantes :

1. Le Pacte de stabilité, qui justifie le recul des dépenses publiques, sera abandonné.

2. Le budget européen sera réévalué, pour faire face aux exigences.

3. La Banque centrale européenne sera assujettie aux institutions politiques de l’Union. Il sera mis un terme à l’obligation de contenir les salaires, les retraites et les minima sociaux au nom de la stabilité des prix.

4. Une directive de protection contre les licenciements collectifs sera adoptée. L’obligation sera affirmée de négocier, sur des propositions alternatives, avec les représentantes et représentants des travailleurs qui disposeront d’un droit de veto suspensif.

5. L’Union européenne plaidera sans attendre pour le respect intégral des accords de Kyoto et celui des objectifs retenus par l’ONU en 2000 (Objectifs du d’intervention publique et, notamment, pour réussir l’élargissement.

6. La directive Bolkestein, qui vise à institutionnaliser et à développer le dumping social avec le principe du « pays d’origine », sera retirée. Toutes les décisions qui vont dans le même sens seront écartées.

7. La proposition de la Commission visant à autoriser la semaine de 65 heures sera abandonnée.

8. Les directives imposant la mise en concurrence des services publics seront suspendues, un moratoire sera immédiatement décrété sur les privatisations et un bilan économique et social complet des démantèlements de services publics sera dressé, contradictoirement, dans les plus brefs délais.

9. Les secteurs de l’éducation, de la santé et de la culture ne pouvant être soumis aux règles de la marchandisation, ils devront être retirés sur le champ des négociations de l’Accord Général sur le Commerce des Services.Millénaire).

10. L’Europe annulera les dettes qu’ont contractées les pays du Sud auprès de ses membres.

Un nouvel édifice institutionnel

L’Europe a besoin d’institutions communes démocratiques et solides, pour ne pas laisser le champ libre à la jungle de la concurrence. Or, depuis plus de vingt ans, le néolibéralisme et l’éviction des citoyens font bon ménage. Le moment est donc venu de rompre avec les anciennes logiques et de répandre sur le vieux continent le souffle d’une démocratie renouvelée. L’Europe peut offrir le modèle d’un système politique capable d’assurer, à toutes celles et ceux qui résident sur son sol, les droits à la liberté et à l’égalité. Le respect et l’extension de la souveraineté populaire, la suprématie de l’intérêt général des populations européennes sur les logiques privées des marchés sont la clé de ce renouvellement. Tout ce qui s’y oppose - droits bridés, citoyenneté limitée, représentation affaiblie ou faussée - sera écarté. Le droit à la justice et à l’implication citoyenne fonderont les institutions de l’Union, de façon à faire de celle-ci une authentique communauté politique, de citoyennes et de citoyens libres et responsables. Nos conceptions institutionnelles ne se recoupent pas sur tous les points. Mais nous pensons que cette diversité est plus une force qu’un obstacle, dès l’instant où l’on admet que la construction politique de l’Europe reste un processus de longue haleine. Dès l’instant où l’on convient que le réalisme oblige à tenir compte, en même temps, de deux ordres de réalité : le cadre strict de la souveraineté nationale ne suffit plus à répondre au besoin de souveraineté populaire et démocratique à l’échelle continentale ; mais le cadre national de la politisation démocratique et le rôle des gouvernements et des parlements ne sont pas dépassés pour autant.

Sur cette base, nous considérons qu’il est aujourd’hui possible d’aboutir à un autre fonctionnement des institutions européennes en affirmant les principes suivants : donner des pouvoirs réels aux citoyennes et aux citoyens, élargir les procédures de contrôle et d’intervention, préciser les compétences en respectant les principes de subsidiarité et de réversibilité, transformer le fonctionnement de l’Union.

Ces principes pourraient s’exprimer notamment de la manière suivante :

1. Le respect d’une nouvelle Charte des droits est une condition fondamentale d’appartenance à l’Union. Un État qui décide de tourner le dos à ces principes tend à se placer de lui-même en dehors de l’Union.

2. L’État et l’espace public doivent être dégagés de toute pression religieuse ou philosophique. La référence religieuse ne peut en aucun cas être tenue pour un patrimoine commun et une dimension constitutive de l’Union. La tradition démocratique, seule, peut être placée au cœur de la vie commune. L’Union européenne respecte donc le principe de laïcité, notamment par une stricte séparation avec les institutions religieuses.

3. L’exercice de la citoyenneté européenne sera élargi. Une citoyenneté de résidence permettra à tous les résidents, quelle que soit leur origine et selon des conditions identiques quel que soit l’État membre où ils sont établis, de bénéficier des mêmes droits civiques que les ressortissants de l’Union.

4. Les pouvoirs du Parlement européen seront renforcés. Les dispositions qui limitent son pouvoir législatif seront abrogées en matière d’initiative des lois et de budget. Il contrôlera l’exécutif et la Banque centrale européenne. Sa coopération avec les Parlements nationaux sera développée.

5. Le respect strict de la subsidiarité permettra de fonder sur d’autres bases le rapport des États et de l’Union. Appuyée sur une réorientation profonde de la politique économique et sociale, la répartition des compétences pourra s’opérer sur des critères sociaux et environnementaux radicalement différents de ceux qui ont prévalu jusqu’alors. Dans ce cadre, sera retenue la modalité qui assure le respect maximal des droits.

6. Dès l’instant où elle sera fondée sur une pleine souveraineté populaire, la règle européenne deviendra la norme commune de toute l’Union. En attendant, en cas de désaccord persistant avec un État, seul le suffrage universel dans le pays concerné peut décider la non-application d’un acte européen.

7. Les prérogatives de la ou des instances exécutives seront encadrées. Ainsi, l’exécutif ne pourra pas disposer des pouvoirs excessifs qui sont aujourd’hui attribués à la Commission en matière de « politique de la concurrence » et de négociation internationale. Son champ d’action sera limité et soumis au contrôle parlementaire. Il doit rendre des comptes de son action devant le Parlement. 8. Il faut en finir, non pas avec le rôle nécessaire des États dans la construction européenne, mais avec la pratique d’instances de décision complètement opaques et coupées des citoyens, sinon des parlementaires européens eux-mêmes. La conception traditionnelle de la « coopération intergouvernementale » au sein du Conseil sera ainsi dépassée. Pour cela, l’implication directe sous toutes les formes des acteurs sociaux, des citoyens et des élus doit être favorisée, largement en amont des décisions prises. Les expériences de la démocratie participative seront développées à cet effet.

9. L’accès à l’information et l’exercice du pluralisme seront renforcés. La constitution de citoyens en associations, leurs possibilités d’expression et le pluralisme seront matériellement encouragés. Toute demande venant d’au moins un million de citoyennes et de citoyens sera obligatoirement examinée par les institutions européennes.

10. Le rôle des parlements nationaux sera renforcé. Un débat d’orientation doit être organisé chaque année sur la politique européenne, ainsi que sur les mandats confiés aux gouvernements et sur les positions qu’ils seraient amenés à prendre.

11. Contrairement aux dispositions de l’actuel projet, en aucun cas l’Otan ne doit être considéré comme une institution européenne.

12. Le traité fixant le fonctionnement des institutions pourra être révisé. La majorité qualifiée suffira pour procéder à une révision. Toute modification substantielle sera ratifiée par un référendum.

Nous pensons que des évolutions institutionnelles profondes sont nécessaires en Europe. Elles ne se feront pas en un jour. Elles résulteront de l’expérience accumulée et d’un débat démocratique permanent, sans lequel il ne sera pas possible de réaliser la marche vers une pleine souveraineté européenne. C’est pourquoi nous plaidons pour une conception évolutive des institutions. On ne doit surtout pas, comme le fait le projet constitutionnel, figer leur dispositif, en rendant presque impossible la procédure d’une révision institutionnelle, et en mettant celle-ci à l’abri des citoyens.

Une réorientation profonde des politiques de l’Union À la différence de ce que fait le projet de Constitution actuel, nous ne pensons pas qu’il est bon de traiter dans un même texte la question institutionnelle et le dossier des politiques économiques et sociales. Mais nous sommes aussi persuadés que l’Union européenne a besoin à la fois d’une réorientation de ses politiques et d’institutions adaptées à ses buts. Au-delà des mesures d’urgence, et dans le cadre d’institutions démocratiques renouvelées, nous sommes convaincus de la nécessité absolue de rompre avec la logique ultralibérale qui domine la scène européenne depuis trop longtemps. Nous lui en opposons une autre, celle que portent les luttes sociales, féministes, altermondialistes, les Forums Sociaux Européens ; celle qui s’inspire de la tradition démocratique et sociale comme celle qui s’ancre dans les principes républicains. Nous préférons que se créent les conditions d’une Europe de l’emploi et d’un nouveau type de développement ; d’une Europe sociale et féministe, de la solidarité et des droits de la personne ; d’une Europe écologiste tournant le dos au modèle productiviste ; d’une Europe de la culture qui se donne les moyens du respect effectif de la diversité culturelle ; d’une Europe de la paix et de la coopération, dégagée de toutes les tutelles et ouverte sur le Sud. Nous proposons que ce soient ainsi des critères de convergence sociaux qui prennent la place des critères actuels, fondés sur le Pacte de stabilité et sur les règles de la concurrence.

Pour que l’Europe puisse s’engager dans une voie nouvelle, nous proposons les orientations suivantes pour l’Union :

1. L’Europe cherchera à éradiquer le chômage et la précarité. Des objectifs annuels seront décidés en matière de création et de transformation d’emplois, comme en matière de formation, et cela en articulation avec les objectifs régionaux et nationaux. Les conditions seront créées pour que s’impose, le plus rapidement possible, un système de sécurité d’emploi et de formation qui garantira la continuité des droits et des revenus afférents au contrat de travail. La puissance publique agira pour faire prévaloir ce droit.

2. Dégagé du Pacte de stabilité, le budget de l’Union sera renforcé. Des emprunts pourront être contractés par l’Union auprès de la Banque centrale européenne pour réaliser les objectifs industriels, environnementaux et sociaux décidés en commun. Les fonds locaux et régionaux pour l’insertion et l’emploi seront soutenus.

3. Le principe de l’indépendance de la Banque centrale européenne sera abandonné. Elle verra son statut et ses missions profondément révisés. Elle aura pour objectif de favoriser l’emploi et la formation. Avec les banques centrales nationales, elle devra rendre des comptes aux gouvernements et aux élus.

4. La fiscalité et le crédit seront réorientés en se fixant pour objectifs le développement humain, l’emploi de qualité pour toutes et tous et la préservation des équilibres écologiques. Les stratégies purement financières, au coût social et environnemental élevé, seront pénalisées. Les aides publiques seront contrôlées. La création de pôles bancaires publics, nationaux et européens, sera encouragée.

5. Une réduction simultanée du temps de travail sera envisagée dans tous les pays de l’Union.

6. Pour veiller au respect des normes sociales, une règle européenne incitera les États membres à se doter d’une inspection du travail, à en fixer les compétences minimales et à assurer les moyens de sa mission.

7. Le service public ou d’intérêt général sera reconnu dans les institutions de l’Union et échappera aux règles de la concurrence. Il ne sera donc pas tenu pour une dérogation au principe de libre concurrence. L’Union aura obligation de créer de tels services, pour répondre aux besoins sociaux : elle le fera en particulier pour garantir l’accès égal aux biens communs, à commencer l’eau et l’énergie. En tout état de cause, elle favorisera la coordination et la coopération à l’échelle européenne des différents services publics nationaux et régionaux.

8. Le droit à un revenu qui permette de vivre deviendra effectif pour toutes et tous. Des normes communes de salaires et de revenus, en dessous desquelles on ne peut descendre, seront fixées en prenant en compte le degré de développement et les acquis différents de chacun des pays de l’Union européenne. La sécurité sociale et les retraites relèveront d’une logique publique et solidaire, dans leur fonctionnement et leur financement, à l’opposé des recours aux systèmes d’individualisation issus du marché (fonds de pension, assurances, etc.).

9. L’égalité entre les hommes et les femmes deviendra une valeur fondamentale de l’Union. Cela implique des mesures précises concernant : l’égalité réelle des salaires et des carrières professionnelles et le droit réel à l’emploi ; l’égalité dans la sphère privée et le partage des tâches ; le droit à l’avortement, à la contraception et à l’orientation sexuelle de son choix ; le droit au divorce ; le droit à vivre sans violence ; la lutte contre la traite des êtres humains à des fins de prostitution ; le respect d’une démocratie paritaire représentative.

10. La lutte contre toute forme de racisme et d’antisémitisme, le néo-fascisme, le chauvinisme, la xénophobie, le nationalisme et contre toutes les formes d’intolérance sera un objectif de l’Union. La discrimination sexiste et l’homophobie seront condamnées.

11. Les droits des migrantes et des migrants seront assurés : respect du droit d’asile et son extension à toutes les formes de persécution, égalité absolue des droits au travail, au logement et aux soins ; régularisation immédiate des sans-papiers résidant en Europe ; institution d’une citoyenneté européenne de résidence ; instauration d’une véritable politique de l’immigration prenant en compte les intérêts de développement du Sud.

12. Dans toutes les grandes entreprises, les droits et les pouvoirs des salariés et de leurs organisations seront étendus. Dans le secteur public, l’exercice de ces droits sera couplé à l’intervention des usagers pour conforter le contrôle citoyen des missions de service public.

13. Une politique active de l’environnement permettra à l’Europe d’agir pour l’expansion du ferroviaire et de la voie d’eau, la sécurité maritime, la lutte contre les inondations, l’essor des énergies alternatives renouvelables, les économies renforcées d’énergie, la protection des milieux naturels et l’amélioration des cadres de vie. Une Charte fixera les ambitions européennes d’un modèle de développement, humain, économe et donc durable. Au contraire des logiques spéculatives et productivistes, un « alterdéveloppement » ouvre une voie réaliste pour notre continent. L’Europe agira en ce sens dans les négociations sur l’après-Kyoto (2012)

14. L’Europe se dotera d’une véritable politique industrielle soucieuse de l’environnement, en concertation avec les collectivités nationales et territoriales. Une autre politique agricole commune favorisera une agriculture non productiviste, sans semences génétiquement modifiées, liant l’attribution des aides, le respect des normes sociales et la prise en compte de la sécurité et de la souveraineté alimentaire. Les initiatives d’économie solidaire seront favorisées.

15. L’Europe se dotera d’une véritable politique culturelle fondée sur des financements publics, afin de contribuer à développer dans chacun des pays une véritable égalité d’accès à la culture pour toutes et tous, et à améliorer et pérenniser l’exception et la diversité culturelles.

16. L’Europe agira partout en faveur du désarmement et de la paix. Elle agira notamment pour que s’exerce la pleine souveraineté du peuple irakien et pour une paix israélo-palestinienne dans la justice. Elle se placera en rupture avec la politique agressive développée par les États-Unis, notamment dans le cadre de l’Otan.

17. L’Union portera son aide au développement au moins à 0,7 % du PIB. Elle pèsera en faveur du Sud dans toutes les négociations et notamment celles de l’Organisation Mondiale du Commerce.

18. L’Europe agira pour la refonte du système des Nations Unies, la réduction du rôle des membres permanents du Conseil de sécurité. La Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce seront placés sous le contrôle de l’ONU. À l’opposé de la logique de l’OMC et de l’AGCS, l’Union défendra d’autres relations commerciales basées sur la coopération.

26 mai 2005

volonté de défendre les services publics?

PARIS, 26 mai 2005 (AFP) - Yves Salesse, co-président de la Fondation Copernic, forum de réflexion de gauche signataire d'un appel pour le non au référendum, et auteur d'un "Manifeste pour une autre Europe", estime, dans un entretien à l'AFP, que le Traité constitutionnel constitue une "machine de guerre" contre les services publics.

QUESTION: Le Traité préserve-t-il à vos yeux l'existence des services publics ?

REPONSE: Non seulement le Traité n'est pas capable de les préserver, mais il organise le maintien et la consolidation de la machine de guerre contre les services publics.

Il y a longtemps, on a sorti des activités de la concurrence et on les a confiées à des entreprises publiques parce que les besoins à satisfaire n'étaient pas solvables. Il y a des services publics marchands (poste, électricité, transports, téléphone...), pour lesquels l'usager paye, cet argent servant à financer les missions de service public là où elles sont les plus coûteuses.

Mais l'Europe s'est attachée à briser tous ces monopoles en appliquant les règles de la concurrence, d'où leurs privatisations. La baisse des prix, l'amélioration de la qualité n'ont pas suivi...

Le Traité reprend tous les articles qui ont permis les attaques contre les services publics, institue la concurrence libre et non faussée, réaffirme la difficulté à financer les entreprises publiques avec des aides étroitement contrôlées.

Q: Quelle est la différence entre services d'intérêt économique général (SIEG) et services publics ?

R: Le Traité ne parle quasiment que de SIEG. Ce n'est pas simplement une manière européenne d'appeler les services publics. C'est l'idée que cette mission peut être accomplie par des entreprises privées moyennant une indemnisation, dans des conditions contrôlées.

L'article 122 du Traité ne parle plus de "services publics" assurant les "valeurs communes" de l'Union, comme dans le Traité d'Amsterdam, mais de services auxquels "tous dans l'Union attribuent une valeur", c'est-à-dire une valeur marchande pour ceux qui les rachètent.

Le service public lui, a été développé par 50 ans de vie communautaire. C'est un bien collectif, une conquête essentielle de la solidarité, qui a une tâche précise et délimitée, une mission le plus souvent assurée par l'Etat.

Q: Y-a-t-il une volonté des responsables européens de défendre ces services publics ?

R: Ca fait encore partie de leurs discours mais ce n'est pas un sujet essentiel pour eux. Les sommets de Barcelone et Lisbonne se sont terminés par des résolutions finales qui appelaient à accélérer la libéralisation des services publics de l'énergie, de la poste, du transport ferroviaire.

Mais il y a des forces qui ont commencé à réagir en Europe et le gouvernement Blair a été conduit à renationaliser de façon discrète toute une partie des infrastructures ferroviaires.

24 mai 2005

Le village gaulois brave le village planétaire !

euroaffappel1218

« ... il faut s’encourager soi-même et s’encourager les uns les autres à stimuler ce qu’il y a en nous de simplicité, d’ouverture, d’intelligente gratuité, et à refuser fermement ce qui l’asphyxie... »

Quel est, pour ma part, l’enjeu du NON à la constitution européenne ? Un repli frileux sur le territoire national ? La peur de l’autre ? Ou encore ... le rejet des statuts du club de foot (Giscard), du règlement de co-propriété (Delors) ou du règlement d’ordre intérieur (Rocard) ? ... Rien de tout cela !

L’enjeu véritable du NON, c’est le refus du « tout à l’économique », la défiance envers la réduction de l’homme en « homo oeconomicus ». La soumission des individus européens, riches de leur spécificité, diversité, épaisseur historico-socio-culturelle aux diktats unilinéaires du marché européen (à moyen terme) puis du marché mondial (à long terme) ; c’est cela qu’organise, jusque dans les moindres détails, la constitution européenne.

Accepterons-nous que l’individu devienne une simple excroissance du marché, un accident de l’histoire économique ou bien ferons-nous en sorte qu’il demeure au centre du village ? Ferons-nous fi de tant d’années de luttes pour l’y placer, au centre du village ? Allons-nous pousser l’amnésie jusqu’au point d’oublier qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? Indécrottables enfants gâtés, prodigues.

Le NON à la constitution, c’est le village d’irréductibles gaulois qui brave le joug de l’occupation romaine.
Reconnaissons-le, nous vivons depuis des lustres sous l’occupation de marché. Tout ce qui constitue notre substance tombe irrémédiablement dans le système de la valeur marchande : nos relations aux objets sont devenues production/consommation de marchandises ; nos relations aux autres se réduisent petit à petit en production/consommation de services. Comment est-il possible que cela aille de soi ? Comment se fait-il que le célèbre passage d’Heidegger « ... La centrale n’est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l’autre.

C’est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale ... » deviennent tout à coup incongru voire incompréhensible pour la plupart de nos concitoyens ? Qui sommes-nous devenus ? .... NON ... que sommes-nous devenus ? Des choses de marché !

Ou sont donc passés le don, la gratuité, la générosité, la bienveillance, l’ouverture, la tolérance, la gentillesse, l’auto-dérision, l’ambivalence, l’imperfection, la faiblesse, le mystère, l’incertitude, l’humilité, l’émerveillement, l’irrationnel ... Balayés ! Verdict : non rentables !

En tant que belge ... et peu fier d’avoir voté oui sans mon consentement, j’applaudis l’irréductibilité française :

Merci Gargantua, Pantagruel, Rica, Usbek, Micromégas et les autres ...Merci ...

« ...L’idée est là, et elle n’est plus folle. C’est une acquisition pour toujours ... La laisser cheminer ... »
Jean Sur « Le marché de résurgences (XIX) »

http://poissonrouge.over-blog.com

24 mai 2005

le décalage complet entre les dirigeants et la base

1mai2005128

Par Thierry MASURE

PARIS, 24 mai 2005 (AFP) - Le député des Landes Henri Emmanuelli, l'un
des chefs de file du "non de gauche" à la Constitution européenne, a
conclu mardi à Paris son "tour de France des délocalisations" en
proposant un "plan d'intégration européenne" de 250 milliards d'euros
sur cinq ans pour "construire la prospérité" sur le Vieux continent.
"Au lieu de lâcher les salariés les uns contre les autres, au lieu
d'organiser le dumping fiscal et social" comme le fait, selon lui, le
traité constitutionnel européen soumis à référendum dimanche, "proposons
un plan d'intégration européenne pour tirer tout le monde vers le
haut!", a déclaré M. Emmanuelli dans une conférence de presse à
l'Assemblée nationale.
Il concluait sa tournée de 25 entreprises qui ont délocalisé leur
production hors de France ou menacent de le faire, entouré de leurs
représentants syndicaux (Sediver, Arkema, Nestlé, Lu-Danone,
Kardant-Lamort, etc.).
Tous ont exprimé leur espoir "que le non passe" dimanche au référendum.
L'ancien président de l'Assemblée nationale a suggéré un financement
"par emprunt, par déficit ou par l'impôt" d'un montant de "50 milliards
d'euros par an pendant cinq ans, soit 110 euros par tête d'habitant ou
encore 9,2 euros par habitant et par mois".
Ce plan serait "consacré prioritairement aux nouveaux pays" de l'UE, les
dix qui ont rejoint l'Union en 2004, pour qu'ils développent leurs
infrastructures et la recherche, et aurait "pour contrepartie négociée
un minimum d'harmonisation fiscale et sociale", a-t-il précisé.
M. Emmanuelli a rappelé que le traité interdisait "le déficit budgétaire
de l'Union, la levée de l'impôt, le recours à l'emprunt". Mais, a-t-il
dit, "ce traité ne va pas, je l'espère, être voté".
Aux "chicayas" entre le président français Jacques Chirac et le
chancelier Gerhard Schröder la semaine dernière à Nancy sur le budget
européen 2006-2012, le député des Landes a opposé "les 450 milliards de
déficit budgétaire américain, pour faire la guerre".
Il a critiqué "la campagne laide" des partisans, y compris socialistes,
du oui au traité constitutionnel, selon laquelle, a-t-il dit, "ceux qui
ne veulent pas partager avec les salariés des pays de l'Est seraient
xénophobes, ou au minimum égoïstes". Ceux-là, a-t-il déploré,
"confondent l'internationalisme avec la solidarité avec les
actionnaires".
Le chantre du non au traité a reconnu que "ce n'est pas le traité qui
est à l'origine des délocalisations", mais, a-t-il dit, ce texte "ne
donne pas les outils pour soigner le mal". "Je demande qu'on ait
simplement les mêmes armes que les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
A l'argument selon lequel les syndicats européens sont pour le traité,
l'un des syndicalistes présents, Jean-Luc Mathieu (CFDT, Kardan-Lamort
en Haute-Marne) a opposé "le décalage complet entre les dirigeants et la
base". "Chez nous, au moins 80% des salariés vont voter non", a-t-il
dit.

23 mai 2005

non à la constitution

20050409193008_non2005gauche4

Dans cette affaire d'État, les fondements du droit constitutionnel sont malmenés, ce qui rappelle au premier plan cinq principes traditionnels conçus pour protéger les citoyens.

1.   Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.

2.   Une Constitution n’impose pas une politique ou une autre : ce texte-là est partisan.

3.   Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.

4.   Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là n’organise pas un vrai contrôle des pouvoirs ni une réelle séparation des pouvoirs. 

5.   Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties.

étienne chouard

20 mai 2005

quand le non rassemble à gauche

libert_23

« Il se passe quelque chose à gauche ! » Constat, ces derniers jours, de dizaines de militants du « non », dans des réunions publiques, des meetings, toutes sortes d’initiatives. Le rythme de la campagne des partisans du « non » à gauche est impressionnant. On ne peut tout recenser, 59 réunions publiques et meetings se sont tenus dans la seule journée du 12 mai, 76 le 13 mai. Autre exemple : pour ces deux jours, les militants du « non » de gauche de la Nièvre tenaient 10 réunions publiques. Et le rythme s’accélère. Organisées par les communistes, des socialistes ou des écologistes pour le « non », ou des alternatifs, , des syndicalistes, l’Appel des 200 ou bien souvent par des collectifs unitaires, le point commun de la plupart de ces réunions est qu’on s’y retrouve, femmes et hommes de toute la gauche, citoyens, militants ou non, et qu’on y sent comme un parfum de bonheur. Dans chaque réunion, les orateurs avouent « se sentir portés par un grand élan populaire ». Il n’était pas prévu que le peuple s’invite à un tel festin de débats et d’échanges. On sent que ce qui se passe est fort, que ça peut vraiment compter. Ce rassemblement n’est pas un objet politique encore très clairement identifié. Mais ce qui est certain, c’est qu’il peut faire gagner le « non », et que ceux qui y ont goûté ne sont pas près de s’en passer.

d'après l'huma

19 mai 2005

Cher « Oui de gauche »,

euroaffappel1216

cher oui de droite
Tu sais bien que les gens sont inquiets, avec les délocalisations. OK, ils ont retardé Bolkestein de trois mois, le temps que le « oui » l’emporte. Mais dans la Constitution, qu’est-ce qu’il y a là-dessus ? Tu as vu l’article III-177 ? C’est sur la politique économique et monétaire de l’Union « fondée sur l’étroite coordination des politiques économiques des États membres [...] conduite conformément au respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre ».
Ça, tu vas le retrouver 68 fois dans la constitution, si des fois c’était pas clair. Mais constitutionnellement, c’est quoi, une « économie de marché ouverte où la concurrence est libre » ? Ce qu’on avait depuis la Libération, c’était un marché limité, encadré, conditionné, et on pouvait voter là-dessus. C’est fini, c’est anticonstitutionnel maintenant. Et lis l’article III-144 : « Les restrictions à la libre prestation des services à l’intérieur de l’Union sont interdites ». Et l’article III-147 : la loi-cadre européenne porte « par priorité sur les services qui interviennent d’une façon directe dans les coûts de production ou dont la libéralisation contribue à faciliter les échanges de marchandises », ce qui va faciliter l’outsourcing comme ils disent, en clair l’externalisation de larges parties des services d’une entreprise.
Et va voir à l’article III-148 : « Les États membres s’efforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire ». Ça veut dire quoi, dans une Constitution, qu’il faut s’« efforcer » de libéraliser encore plus que ce qui avait déjà été signé, en clair l’AGCS ?

17 mai 2005

fin de la laîcité?

doisneau_enfant1

Dépêchez-vous de vous rendre à l'article 10 de l'Acte Final page 173 du Traité Constitutionnel que l'Etat nous a fait parvenir. On peut y lire que la liberté de religion : "implique...la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites." C'est donc très clair, si le OUI l'emporte, notre loi contre les signes religieux à l'école deviendra anti-constitutionnelle : elle devra être retirée puisqu'elle empêche les pratiques religieuses et l'accomplissement des rites. Dans le cas contraire, toute plainte devant la Cour Européenne de Justice sera recevable et les plaignants gagneront. Ainsi demain en France, manifester sa religion en public ou en privé, par les pratiques et l'accomplissement des rites deviendra un droit constitutionnel européen contre lequel nous ne pourrons plus rien. Pire, ce droit s'exercera à l'école, mais aussi dans toutes les administrations publiques et les entreprises privées. Nos politiques nous "apprendront" alors qu'il ne peuvent rien contre la disparition de la laïcité à la Française, sacrifiée sur l'autel de la construction Européenne. Le 30 mai il sera trop tard pour dire "STOP". Alors c'est le 29 mai que je voterai NON !
Je suis foncièrement européen, mais j'aspire à cette Europe des Peuples que nos euro-technocrates d'aujourd'hui semblent incapables de construire. Puisse le NON l'emporter, et ouvrir enfin un véritable débat dont les Peuples seront le centre, et leurs interêts le but.
Il n'y a pas de fatalité : ce texte pseudo constitutionnel est mauvais. On nous donne la parole et cette opportunité ne se représentera pas !

eurofan

16 mai 2005

Francine Bavay (Verts)

affiche_verts

Francine Bavay (Verts, vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France), a qualifié Jacques Chirac de "bonimenteur" qui "nous vend les Etats-unis des états et des peuples, mais dommage que ce soit sans les peuples". Le chef de l'Etat "nous vend que la France va être représentée plus que son poids en Europe, donc une constitution inégalitaire. Il nous vend la recette miracle contre les délocalisations : 60 000 emplois en Roumanie créent 15 000 emplois en France. Il ment effrontément. Le peuple européen va répondre : 'nous allons lui faire 1789 en 2005'".

16 mai 2005

Bolkestein implicitement dans la Constitution européenne

euroaffappel127

Le principe du pays d'origine  n'est pas explicitement inscrit dans la Constitution européenne.

Il se déduit en revanche implicitement de l'article III-145 :

"Le prestataire PEUT, pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État membre où la prestation est fournie, dans les mêmes conditions que celles que cet État impose à ses propres ressortissants"

"PEUT" signifie qu'il n'y est pas obligé; a contrario donc, "le prestataire peut, pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État membre où la prestation est fournie, dans les conditions du pays d'origine du prestataire". ce qui correspond bien au projet de directive Bolkestein.

Contrairement à ce que disent les partisans du "oui", si le projet de Constitution européenne ne comportait pas le principe du pays d'origine, la rédaction de l'article III-145 serait la suivante :

"Le prestataire DOIT, pour l'exécution de sa prestation, exercer son activité dans l'État membre où la prestation est fournie dans les mêmes conditions que celles que cet État impose à ses propres ressortissants"

Le projet de directive Bolkestein va toutefois plus loin dans le libéralisme que le projet de Constitution européenne, puisqu'elle verrouillerait de fait ainsi l'article III-145 :

"Le prestataire DOIT (sauf dans les cas où la Constitution en dispose autrement), pour l'exécution de sa prestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans l'État membre où la prestation est fournie, dans les conditions du pays d'origine du prestataire."

aubenas3

14 mai 2005

Ce traité organise une régression sociale

non53

– par la porte ouverte aux délocalisations et au dumping fiscal et social, en raison de l’interdiction apportée à toute restriction à la liberté d’établissement des entreprises de service (Article III-144) et à la liberté de circulation des capitaux (Article III-156). Ceci est combiné à l’impossibilité de procéder à une harmonisation fiscale ou sociale (Articles III-171 et III-210) par le haut : l’adoption de la règle de l’unanimité, pour ces questions, est source de blocages ;

– par les insuffisances de la Charte des droits fondamentaux, qui par exemple remplace le « droit au travail » par un simple « droit de travailler » !!! (Article II–75). De plus, elle « ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour l’Union » (Article II-111).

6 mai 2005

Et si Étienne Chouard faisait gagner le « non »

dessine_moi_un_mouton3

Novice en politique et pro-européen, ce professeur est tombé de haut en découvrant le contenu de la constitution européenne. Il en publie une critique, sur Internet, qui se répand comme une traînée de poudre.

C’est un conseil amical livré à toute l’assemblée réunie dimanche dernier sous le dôme au siège national du PCF. « Il faut absolument que vous lisiez un texte capital sur la constitution, enjoint un participant à la rencontre européenne pour le « non » coorganisée par la Fondation Copernic et Espaces Marx. Son auteur s’appelle Chouard, Étienne Chouard. Souvenez-vous, ça commence comme « chouan », mais ça finit comme « tête de lard ». C’est excellent : après l’avoir lu, on ne peut que voter non au référendum ! » Ailleurs, ce sont les médecins urgentistes en grève qui, sur leurs listes de discussion, se plongent dans le document d’Étienne Chouard. Il y a aussi le romancier Martin Winckler, qui, marquant son engagement en faveur du « non » sur son site web, encourage vivement à lire cette « critique très précise de la constitution européenne, rédigée de manière lisible (contrairement à la constitution elle-même) ». Ce sont des syndicalistes du SNUIPP du Loiret qui le transfèrent à l’Humanité. D’autres qui l’envoient à tous leurs amis, avec ce commentaire : « C’est lumineux, en treize pages et une heure de lecture, vous avez tout compris, tout Français ayant lu cette analyse, qu’il soit de droite ou de gauche, ne peut plus que voter non ! » Ce sont, enfin, des centaines, voire des milliers de personnes qui, hier, aujourd’hui ou demain, mettent la main sur ce texte et se l’échangent avec enthousiasme...

Mais qui est donc cet Étienne Chouard dont tout le monde, sauf les médias dominants, parle ? Un citoyen « de base », pas un militant... Ah ça non ! vraiment pas un militant : jusqu’ici, Étienne Chouard, quarante-huit ans, quatre enfants, n’avait jamais fait de politique ! Prof de droit, d’économie et d’informatique dans un lycée à Marseille, il n’est pas syndiqué et n’a jamais fait grève de sa vie : « En vieillissant, je me sens quand même un peu merdeux de ne pas être syndiqué, parce que je sais que je profite des bagarres menées par les autres », confesse-t-il à l’Humanité. Le 25 mars dernier, c’est cet homme-là qui place sur son site personnel (1), entre les photos de sa famille et ses aventures en parapente - sa véritable passion -, une démonstration, au style sobre mais ferme, du caractère profondément antidémocratique du texte soumis au référendum du 29 mai : « Une constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible » ; « Une constitution doit être politiquement neutre : ce texte-là est partisan » ; « Une constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité » ; « Une constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face à un exécutif tout-puissant et largement irresponsable » ; « Une constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties. »

« Je me demande si le fait d’être un novice complet en politique ne fait pas apparaître de façon plus claire, plus évidente le résultat inacceptable d’une très lente évolution, verrouillée aujourd’hui par cette constitution européenne, raconte-t-il encore. En lisant les centaines de pages de ce projet, ces derniers mois, je me disais : "Mais c’est ce truc-là qu’on nous fabrique à l’échelle de l’Union européenne depuis des années ?" Il n’y a pas de trahison ou de complot des élites à proprement parler, mais c’est plutôt à force de renoncements successifs aux règles démocratiques qu’ils se sont, je le crains, progressivement accoutumés à un résultat qui paraît pourtant choquant quand on n’y pas été préparé et qu’on le compare à notre système national, déjà très imparfait... Il y a encore quelques mois, j’étais sûr et certain de voter "oui", parce qu’il ne faut pas freiner l’Europe, que c’est la paix, que l’idée est très belle en soi... Mais en fait, quand les gens comme moi débarquent dans ce débat et qu’ils lisent le projet de constitution, ils se réveillent brutalement et comprennent que ce texte sert à garantir au pouvoir, et pour longtemps, qu’il ne sera pas gêné par les contrôles exercés par le peuple ! »

En une dizaine de jours, Étienne Chouard a reçu près de 2 000 courriers de lecteurs. « C’est d’une richesse merveilleuse, rapporte-t-il. Il y a une variété d’hommes et de femmes : des chirurgiens, des paysans, des profs de fac, des journalistes, ingénieurs, députés, infirmières, des militants en pagaille, des patrons de PME, des vieux briscards du syndicalisme qui m’envoient des messages émouvants... » En une dizaine de jours, Étienne Chouard est devenu une des figures du « non », un parmi les millions de visages d’un gigantesque mouvement souterrain. Et aujourd’hui il encourage chacun à prendre part à la discussion : « Fiez-vous aux idées et aux arguments ! Ce débat important appartient au commun des mortels, c’est la beauté de la démocratie. Ne le laissez pas confisquer par de soi-disant experts. Lisez, réfléchissez et prenez la parole sans complexe. »

Thomas Lemahieu

(1) http://etienne.chouard.

free.fr/.

10 avril 2005

Publicité
tous ensemble pour une vraie gauche
Publicité
Publicité